La ressource du bassin de l'Yèvre face au changement climatique
À l’heure où la prise de conscience du changement climatique est acquise, les débats se concentrent désormais sur l’ampleur à venir du phénomène et les mesures à prendre pour l’atténuer, et s’adapter.
Plusieurs acteurs du territoire s’évertuent à décliner cette connaissance à l’échelle de nos bassins, pour déterminer les interventions à venir vis à vis des milieux et des usages, qui concernent principalement l'alimentation en eau potable, l'irrigation, et l'industrie.
Tour d’horizon sur le bassin de l’Yèvre
Les caractéristiques naturelles du territoire, associé à une pluviométrie constante et modérée au cours de l'année, des usages qui impactent quantitativement et qualitativement la ressource, une nappe exploitable du Jurassique supérieur, constituée de calcaires dans lesquels l’eau circule à la faveur de fissures/fractures, qui donne un système complexe, réactif, et surtout de faible capacité, place le bassin Yèvre-Auron en situation particulièrement sensible aux changements climatiques en cours. (Vidéo explicative des différentes nappes en Région Centre Val de Loire)
Les acteurs du territoire en ont conscience depuis de nombreuses années, c’est l’une des raisons de la création du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Yèvre-Auron, qui traite depuis 2003/2004 des différents enjeux liés à l’eau du territoire, selon 129 dispositions, qui orientent actuellement la politique de l’eau du bassin, et qui a notamment motivé la création de syndicat de rivières comme celui du SIVY.
Les acteurs de l’eau se réunissent ainsi régulièrement au sein de la CLE (Commission Locale de l’Eau) du SAGE Yèvre-Auron (porté par l'EPLoire), et de ses commissions, pour développer la connaissance du territoire, disponible à travers différents rapports d'études :
En 2017, l’EPLoire réalisait une projection du bilan des connaissances sur le réchauffement climatique du bassin. Sur la base de données à grandes échelles, associées à des données locales, comme les stations hydrométriques de l’Yèvre à Saint-Doulchard, où encore les données météorologiques de Bourges, … .
Il en résulte des perspectives pour les années 2050 à 2100 dont les résultats sont éloquents, avec des baisses de débits d’étiage des rivières de l’ordre de 25%, et la baisse des niveaux des nappes de 30%, … :
Retrouvez l'ensemble des rapports sur le changement climatique : ICI
Les observations des dernières année tendent à confirmer les perspectives, les agents du SIVY constatent des assecs de plus en plus précoces et longs de certains cours d’eau du bassin, comme le Villabon, le Colin, le Langis,...
Le diagnostic « CTGQQ » (2020), puis l’étude d’évaluation du protocole de gestion volumétrique des eaux d’irrigation agricole (2021) expliquent la situation locale, en voici quelques illustrations :
Retrouvez l'ensemble des rapports d'étude sur le site internet du SAGE Yèvre-Auron :
- Page sur l'élaboration du CTG2Q Cher (2019-2020)
Le SAGE poursuit ses travaux, avec la participation ponctuelle ou régulière, de nombreux acteurs du bassin : la Chambre d’agriculture, l’OFB, le BRGM, la DDT, la Fédération de Pêche, ou encore les syndicats de rivière...
Des essais de mesures ont ainsi eu lieu au cours de l'été 2021, sur le bassin de l’Yèvre amont, pour aider à identifier les relations nappes-rivières-forages. Une étude dite « HMUC » (étude Hydrologie, Milieux, Usages et Climat) est envisagée à l’échelle du bassin du Cher (comprenant l’Yèvre-Auron), doit également conduire à affiner cette connaissance, notamment par la réalisation de modélisations hydrogéologiques plus poussées.
L’ensemble de ces travaux doivent permettre au territoire de développer sa politique, son organisation, et les actions à mettre en œuvre vis-à-vis de la situation actuelle et projetée de la ressource du territoire.
Comments