Construction d'une passe à poissons liée au barrage de l'Abattoir, sur l'Yèvre à Vierzon
Associé à un projet de centrale hydroélectrique développé depuis presque 10 ans, mené par la société "SARL Forces Motrices de Farebout" et mis en œuvre par la société "Vierzon Hydro Renouvelable", les travaux de régularisation écologique au titre du rétablissement de la continuité piscicole du barrage de l'Abattoir, propriété de la ville de Vierzon et verrou majeur du bassin de l'Yèvre, ont démarrés en juin 2021.
Les travaux d'ensemble s'étaleront au cours des périodes d'étiages 2021 et 2022, ceux de cette année portent essentiellement sur la structure d'accueil de la centrale ainsi que sur la construction de la passe à bassins.
La passe à bassins successifs (aussi appelée "passe à poissons"), est une infrastructure qui compense l'obstacle, actuellement infranchissable (ou éventuellement franchissable qu'en de très rares occasions), pour la faune dont le cycle de vie nécessite d'impérieuses migrations vers ces axes fluviaux, comme l'anguille.
Pour un coût d'environ 350 000 euros, la passe est ici composée de 23 bassins d'environ 4m² chacun, installés en 3 rangés juxtaposées au niveau de la berge du cours d'eau, accolée à la future centrale pour renforcer son attractivité. Un débit de 380l/s circulera dans l'infrastructure qui fractionne la chute du barrage de l'Abattoir, d'environ 4 mètres de dénivelé, selon des chutes (à jet de surface) successives d'une vingtaine de centimètres chacune, que les espèces de pleines eaux seront dorénavant capable de franchir. Profonds d'environ 1.5m, les bassins sont également équipés d'orifices ennoyés et d'un tapis (Evergreen) permettant le franchissement par les espèces "de fonds".
Plusieurs "solutions" sont possibles pour le rétablissement de la continuité écologique, la réflexion s'organise selon les projets et enjeux associés à chacun des ouvrages : effacement par dérasement, arasement (effacement partiel), gestion d'ouvrage, rampe, rivière de contournement ou encore passe à bassins,... . Ces dispositifs ont des coûts et des rendements écologiques qui peuvent être très différents, ils nécessitent plus moins d'entretiens, d'emprises foncières, leurs durées de vie est plus ou moins longues, etc... .
Une passe à bassins est généralement un dispositif onéreux, au rendement écologique moyen, son attractivité par les espèces est sensible et fluctuante, elle nécessite enfin un entretien régulier pour son bon fonctionnement. L'une des particularités du projet de l'abattoir est que la turbine qui équipera la centrale hydroélectrique, accolée à la passe à bassins, est dite "ichtyocomptatible", il s'agit d'une turbine "VLH" à rotation lente, qui n'entravera pas la dévalaison des espèces.
Sur le site du barrage de l'Abattoir, si l'ouvrage permet de maintenir un plan d'eau qui structure le paysage de la ville, de nombreux usages ont été identifiés à partir de cet ouvrage, qui doivent êtres respectés. Il s'agit notamment d'assurer l'alimentation du Canal de Berry selon des dispositions de bon état de ce patrimoine, d'un projet hydroélectrique (lié au Moulin de l'Abricot), ainsi que l'alimentation de cours d'eau avec un débit permettant un fonctionnement écologique satisfaisant.
Le partage de la ressource est source de craintes et de conflits de plus en plus prégnants avec la tendance globalement à la baisse des débits des cours d'eau. Le SIVY participe ainsi aux échanges ayant lieu autour du projet du barrage de l'Abattoir depuis de nombreuses années, à la fois sur des éléments d'ordres techniques, pour respecter au mieux les enjeux et besoins écologiques, également pour tenter de trouver des équilibres entre usagers de la ressource.
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